Algérie Foot – Le stade d’Annaba impressionne par ses installations, mais la fermeture du parking rappelle les limites logistiques persistantes en Algérie.
Symbole de la modernisation des infrastructures sportives en Algérie, le stade du 19 mai 1956 d’Annaba, rénové avec soin à l’occasion du CHAN 2023, continue de fasciner les amoureux du ballon rond. Avec ses 55 000 places, il s’impose comme la deuxième plus grande enceinte du pays, et demeure un écrin architectural aux standards internationaux. Pourtant, derrière cette façade impressionnante, des lacunes persistantes viennent ternir l’expérience vécue par les supporters, comme en témoigne l’incident regrettable survenu lors du dernier match de l’équipe A’.
Le principal point de crispation : la fermeture pure et simple du parking au public. Malgré la présence d’un vaste espace de stationnement de six hectares, capable d’accueillir jusqu’à 3 000 véhicules, les autorités locales ont choisi de ne pas en ouvrir l’accès. Résultat : les quelque 20 000 spectateurs présents se sont retrouvés contraints de garer leurs voitures de manière anarchique, parfois à même l’autoroute ou dans les quartiers périphériques. Une situation chaotique, qui a ravivé les critiques sur la gestion des enceintes sportives dans le pays.
Car si la pelouse du stade frôlait la perfection — les Gambiens eux-mêmes, bluffés par la qualité du gazon, se sont demandés s’il ne s’agissait pas d’un terrain synthétique — le confort du public, lui, laisse cruellement à désirer. Absence de toilettes fonctionnelles, de points de restauration dignes de ce nom, signalétique insuffisante… Autant de défauts récurrents qui rappellent que l’expérience du spectateur n’a toujours pas été placée au cœur des priorités.
L’exemple du CHAN est pourtant révélateur : sous la contrainte des exigences de la Confédération Africaine de Football, les organisateurs avaient su mettre en place des dispositifs logistiques cohérents et efficaces. Or, à peine deux ans plus tard, ces bonnes pratiques semblent déjà reléguées aux oubliettes.
Le stade d’Annaba possède pourtant tous les atouts pour accueillir des compétitions majeures : installations médias modernes, loges pour les officiels, espaces pour les techniciens, sécurité renforcée… Mais tant que les besoins élémentaires des spectateurs resteront ignorés, l’Algérie ne pourra prétendre à une gestion événementielle pleinement aboutie. Ce gâchis logistique n’est pas seulement un désagrément ponctuel : il envoie un mauvais signal quant à la capacité du pays à pérenniser les standards atteints lors des grands rendez-vous.
Le chantier de la modernisation des enceintes sportives est lancé. Reste désormais à faire de la qualité d’accueil une exigence permanente, et non une exception liée aux caméras.
Lire également :
La France rend un énorme service à l’Algérie !
