Algérie Foot– À quelques jours de la demi-finale aller de la Coupe de la Confédération CAF entre la RS Berkane et le CS Constantine, une déclaration du président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, a suffi à faire basculer la tension sportive vers un climat de polémique diplomatique. Son discours, prononcé lors d’un dîner officiel en l’honneur des joueurs du CSC avant leur déplacement au Maroc, a suscité une vive réaction de la presse et de l’opinion publique marocaine.
Lundi soir à Constantine, le patron du football algérien s’est adressé avec ferveur aux joueurs du club constantinois, les encourageant à hisser haut les couleurs nationales. « Vous êtes tenus de lever le drapeau national, pour le pays d’un million et demi de martyrs », a-t-il notamment déclaré dans une ambiance solennelle, en présence de plusieurs figures civiles et militaires. Selon lui, l’équipe possède une foi et une volonté inébranlables, capables de triompher au Maroc.
Ce discours, aux accents très patriotiques, a immédiatement trouvé un écho négatif de l’autre côté de la frontière. Plusieurs médias marocains se sont attaqués à Walid Sadi.
Si du côté algérien le discours visait avant tout à galvaniser les troupes du CS Constantine, il n’en fallait pas plus pour raviver les tensions autour d’un match déjà sensible. En toile de fond, le souvenir de la saison précédente pèse lourd : l’USM Alger avait été contrainte de déclarer forfait contre Berkane en raison du flocage controversé d’un maillot représentant la carte du Maroc incluant le Sahara Occidental. Une décision de la CAF qui avait indigné en Algérie, et que beaucoup n’ont toujours pas digérée.
C’est donc dans ce climat tendu, chargé d’émotion et de sous-entendus politiques, que les Constantinois s’apprêtent à défier la RS Berkane, fraîchement sacrée championne du Maroc. L’enjeu dépasse le simple cadre du football : pour les Algériens, ce match a valeur de revanche symbolique, tandis que pour les Marocains, les propos de Sadi jettent de l’huile sur le feu.
En attendant le coup d’envoi, prévu dimanche, la pression monte de part et d’autre. Sur le terrain, les joueurs devront tâcher de laisser de côté le brouhaha médiatique pour se concentrer sur le sport. Mais dans les tribunes comme sur les réseaux sociaux, la rencontre s’annonce déjà électrique.
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