Algérie Foot– L’ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, continue de livrer de nombreux secrets sur sa carrière et ses expériences avec l’équipe nationale d’Algérie, depuis la Coupe du Monde des jeunes en 1979 jusqu’au Mondial 2010 en Afrique du Sud. Dans une interview accordée à la chaîne “Echourouk”, il est revenu sur les nombreux défis et difficultés qu’il a rencontrés, soulignant que l’Algérie aurait pu obtenir de meilleurs résultats en Coupe du Monde, si elle n’avait pas été confrontée à des problèmes de primes, de financement et d’instabilité administrative.
Des obstacles récurrents en 1982 et 1986
Rabah Saâdane a affirmé que l’instabilité et le problème des primes avaient été des éléments décisifs qui ont empêché l’équipe nationale de briller lors des Coupes du Monde de 1982 et 1986. Il a révélé qu’à l’époque, les dirigeants manquaient d’expérience pour gérer ces compétitions internationales, ce qui a entraîné des tensions inutiles entre joueurs et encadrement technique.
Concernant le Mondial 1982, il a déclaré que l’Algérie aurait pu se qualifier pour le second tour après la victoire historique contre l’Allemagne de l’Ouest (2-1). Cependant, un mauvais choix tactique contre l’Autriche et des erreurs d’organisation ont précipité l’élimination des Fennecs, en plus du fameux “match arrangé” entre l’Allemagne et l’Autriche.
Pour la Coupe du Monde 1986, il a pointé du doigt les changements administratifs et techniques avant la compétition, qui ont perturbé la préparation de l’équipe. Il a notamment critiqué l’absence de continuité et de vision à long terme qui auraient permis à l’Algérie de mieux performer.
Ses relations avec les entraîneurs
Interrogé sur ses collaborations avec les entraîneurs étrangers, Rabah Saâdane a expliqué que ses relations étaient excellentes avec Rogov, mais plus tendues avec Rajkov. Ce dernier, selon lui, lui avait créé de nombreux problèmes, notamment lors du Mondial junior de 1979 au Japon. Après un différend avec Rajkov, un rapport négatif à son sujet avait été transmis aux autorités algériennes, mettant fin à sa mission avec les jeunes.
En revanche, il a gardé un bon souvenir de sa collaboration avec Rogov, qui l’a aidé à qualifier l’Algérie pour la Coupe du Monde 1982. Il se rappelle avec une pointe d’humour que sa récompense pour cette qualification était un réfrigérateur, tandis que Rogov avait reçu un téléviseur.
La Coupe du Monde 2010, Raouraoua et le cauchemar du Caire
Revenant sur son dernier passage à la tête des Verts, Saâdane a expliqué que la qualification pour la Coupe du Monde 2010 avait été une épreuve difficile, notamment en raison de la confrontation avec l’équipe nationale égyptienne. Il a raconté comment l’équipe algérienne avait “échappé à la mort” lors des incidents du match du Caire en novembre 2009, où les joueurs et le staff avaient été attaqués par des supporters hostiles. “Nous nous sommes réellement sentis en danger”, a-t-il confié.
Il a cependant salué le rôle de Mohamed Raouraoua, président de la FAF à l’époque, qui a joué un rôle crucial en gérant diplomatiquement la situation. La victoire à Omdurman contre l’Égypte (1-0) a été une délivrance pour l’équipe, qui a pu se concentrer sur la Coupe du Monde.
L’avenir de l’équipe nationale
Saâdane a terminé en exprimant son regret face à l’irrégularité des performances de l’Algérie en Coupe du Monde, notamment avec les absences en 2018 et 2022. Il a insisté sur l’importance d’une gestion stable et visionnaire pour permettre aux “Fennecs” de devenir un acteur régulier du football mondial.
Il a également abordé le cas de certains joueurs, notamment Rafik Saïfi et Faouzi Chaouchi. Selon lui, Saïfi avait raison d’être frustré de son absence à la CAN 2004, mais cela n’était pas de son ressort. Quant à Chaouchi, il a décrit un gardien “exceptionnel”, qui aurait pu atteindre un niveau supérieur s’il avait eu une meilleure discipline et mentalité.
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