Algérie Foot– La démission inattendue d’Abdelhak Benchikha de son poste d’entraîneur de la JS Kabylie (JSK) a suscité de vives réactions dans le monde du football algérien. Pour mieux comprendre les implications de cette décision, nous avons échangé avec Amine Aoudia, ancien attaquant du club et désormais technicien, qui a livré son analyse sur cette situation délicate.
“Une démission prévisible”
Interrogé sur sa réaction à la nouvelle, Aoudia n’a pas caché sa surprise mesurée : “Franchement, je m’attendais à sa démission vu la pression qu’il a subie depuis le début de la saison, malgré les résultats qui plaidaient en sa faveur. L’équipe est provisoirement première du classement, bien qu’elle soit encore en construction.”
Selon lui, plusieurs éléments ont contribué à cette décision : les attentes élevées des supporters, des choix discutables lors du mercato, et l’absence d’exploitation de jeunes talents prometteurs comme Akhrib et Redjem. “Tout cela a généré une pression intense qui, à mon avis, a poussé Benchikha à jeter l’éponge,” a-t-il ajouté.
Une pression propre à la JS Kabylie
Aoudia n’a pas manqué de souligner que la JS Kabylie est un club où l’exigence est une constante. “Il savait depuis le début que cette pression serait énorme dans un club comme la JSK. C’est un environnement comparable, voire supérieur à celui de l’équipe nationale en termes de pression. Les supporters veulent des résultats immédiats et des titres,” a-t-il expliqué.
Cependant, il estime que ce type de pression fait partie intégrante du football professionnel. “Ce n’est pas une insulte ou deux qui devraient pousser un coach expérimenté à démissionner, surtout s’il est protégé par les dirigeants,” a-t-il affirmé, tout en condamnant fermement les comportements irrespectueux de certains supporters.
Un impact sur l’équipe ?
Concernant les conséquences de cette démission sur le rendement des joueurs, Aoudia reste prudent mais optimiste : “Cela dépendra de la réaction des joueurs. La qualité est là dans ce groupe. Avec des dirigeants expérimentés comme Hakim Medane et Karim Doudane, je pense que la situation peut être bien gérée.”
Selon lui, il est essentiel que l’équipe garde son unité et sa concentration, notamment avec le match important contre l’USMH en Coupe d’Algérie qui approche. “L’USMH est sur une bonne dynamique. J’espère que cette démission ne pèsera pas trop sur les joueurs et qu’ils pourront se qualifier,” a-t-il déclaré.
Une direction face à ses responsabilités
Pour Aoudia, la priorité de la direction est claire : recruter un entraîneur compétent et expérimenté. “La direction doit ramener un bon coach avec une vision claire. Les moyens sont là grâce à Mobilis, donc il faut maintenant trouver quelqu’un capable d’accomplir des choses avec cette jeune équipe,” a-t-il insisté.
Enfin, Aoudia a conclu en souhaitant bonne chance à Benchikha pour la suite de sa carrière tout en rappelant que la JS Kabylie, institution historique du football algérien, est plus grande que les individus qui passent à sa tête : “La JSK est plus grande que tout le monde, qu’il s’agisse d’Aoudia ou de Benchikha. Les gens partent, d’autres arrivent, mais le club reste.” Avec cette déclaration, il résume parfaitement l’esprit qui anime ce club légendaire, où la quête d’excellence est une obligation perpétuelle.
Lire également :
“Je pouvais perdre…” : Benchikha frôle le ridicule
