Algérie Foot– Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2024, prévu par la CAF du 1er au 28 février 2025, risque de perdre une part importante de ses participants, marquant ainsi un tournant dans l’histoire de cette compétition, créée en 2009. Si le CHAN a toujours eu du mal à s’attirer un large public, cette édition pourrait bien être l’une des moins représentées, avec pas moins de 15 pays ayant décidé de ne pas y prendre part.
Cette édition, qui se déroulera au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, pourrait effectivement être l’une des moins réussies de l’histoire du tournoi. Les raisons de cette absence massive sont multiples, allant de la gestion du calendrier à des choix stratégiques de certaines fédérations nationales.
À ce jour, des sélections comme l’Algérie, qui a été la première nation à annoncer sa défection, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Cap-Vert, les Comores, l’Égypte, le Gabon, la Gambie, l’Île Maurice, le Malawi, Sao Tomé, les Seychelles et la Tunisie ont décidé de ne pas envoyer leurs équipes locales. En outre, des forfaits ont été enregistrés du côté de l’Érythrée et de la Somalie, incapables de constituer un effectif pour le tournoi. Au total, ce sont donc quinze pays sur les cinquante-quatre affiliés à la Confédération africaine de football (CAF) qui ne participeront pas à la phase qualificative du CHAN.
L’une des causes principales de ce désintérêt est la gestion tardive des dates par la CAF. En effet, la confédération a annoncé les dates de la phase finale et des éliminatoires du CHAN 2025 le 16 septembre dernier, alors que de nombreux championnats nationaux avaient déjà commencé. Cette situation a créé une gêne considérable pour de nombreuses fédérations, contraintes de réorganiser leur calendrier pour pouvoir s’adapter à la compétition. Un tel bouleversement s’est révélé difficile à gérer, particulièrement pour les clubs et les joueurs engagés dans des championnats nationaux.
La Tunisie, par exemple, a décidé de ne pas envoyer sa sélection locale après une réunion fin novembre. Le vice-président de l’Espérance sportive de Tunis, Lyes Ghariani, a expliqué dans les colonnes du Monde que « les dates du CHAN ont été connues trop tard ». Ce problème de calendrier a également dissuadé des équipes comme l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Égypte, pourtant des nations historiques de la compétition, de s’engager dans la phase de qualification.
En outre, d’autres facteurs jouent un rôle important dans ce désintérêt croissant pour le CHAN. Depuis sa création, ce tournoi a souvent été perçu comme moins prestigieux que la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui attire davantage l’attention des médias et des supporters. Le manque de visibilité, les difficultés organisationnelles et les contraintes logistiques contribuent également à cette désaffection.
Le CHAN 2024 se trouve donc à un carrefour, avec une édition qui pourrait être marquée par une absence significative de nations, mettant en lumière les défis auxquels le tournoi fait face pour attirer un large public et fédérer l’ensemble des pays africains. Reste à savoir si la CAF pourra redresser la situation et redonner au tournoi l’élan qu’il avait au début de son histoire.
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