Algérie Foot– La Ligue de football professionnel (LFP) algérienne a accumulé un total de 140 milliards de centimes dans son compte à la Banque extérieure d’Algérie, représentant les garanties financières déposées par les clubs de Ligue 1 pour l’engagement de joueurs et entraîneurs étrangers lors de la saison 2024/2025. Cette mesure a été mise en place conformément aux exigences de la Fédération algérienne de football (FAF) pour éviter les conflits financiers qui ont marqué les années précédentes.
En juillet dernier, la FAF avait assoupli les règles concernant les joueurs étrangers, augmentant leur nombre autorisé par club de trois à cinq et relevant la limite d’âge à 30 ans. Cependant, une condition stricte a été imposée : chaque club souhaitant recruter un joueur ou entraîneur étranger devait déposer une garantie financière équivalente à douze mois de salaire net dans le compte de la LFP. Cette somme est récupérable à la fin de la saison, à condition qu’aucun litige financier ne soit enregistré.
Cette démarche vise à prévenir les problèmes qui, par le passé, ont poussé certains clubs algériens à se retrouver devant les instances de la FIFA pour des litiges de paiement. Dans plusieurs cas, la FAF avait dû intervenir en réglant les dettes pour éviter des sanctions internationales.
Pour cette saison, le nombre de joueurs étrangers dans la Ligue 1 a bondi, atteignant 37 joueurs. Toutefois, quatre clubs – la JS Saoura, le MC El Bayadh, le RC Relizane et le NC Magra – n’ont recruté aucun joueur étranger. À l’inverse, des équipes comme la JS Kabylie et l’USM Alger ont utilisé la totalité des licences disponibles pour les étrangers.
Parmi les clubs les plus dépensiers, l’USM Alger se démarque, notamment à travers des salaires impressionnants. Le club a notamment recruté l’entraîneur tunisien Nabil Maâloul, qui est devenu le technicien le mieux rémunéré de l’histoire du football algérien avec un salaire mensuel de 50 000 euros, assorti de privilèges tels que des billets d’avion pour la Tunisie.
Du côté des joueurs, l’USMA a également consenti à des dépenses colossales pour ses étrangers, à l’image de l’attaquant Gassama, dont le salaire atteint 800 millions de centimes par mois, nécessitant une garantie de près de 10 milliards de centimes pour son enregistrement.
Cependant, malgré ces investissements conséquents, des interrogations subsistent sur la réelle contribution des joueurs et entraîneurs étrangers à la qualité du championnat. Parmi les 37 joueurs étrangers, seuls trois sont régulièrement appelés en sélection nationale, comme les deux joueurs ghanéens de l’ASO Chlef et le Péruvien Adelaïde de l’USMA.
En revanche, certains joueurs peinent à s’imposer dans leurs équipes, à l’image du Sud-Africain Mayo Khanyisa du CR Belouizdad, acheté pour plus de 800 000 dollars et percevant un salaire mensuel de 250 millions de centimes, mais dont l’impact reste quasi nul sur le terrain.
Ces chiffres soulèvent des questions sur l’efficacité de ces recrutements coûteux, alors que l’objectif de renforcer le niveau compétitif du championnat semble loin d’être atteint.
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