Algérie Foot– Le monde du football algérien est secoué par une affaire de corruption qui cible d’anciens responsables de la Fédération algérienne de football (FAF). Les enquêtes, menées par le pôle judiciaire économique et financier, mettent en lumière une gestion jugée douteuse des finances de la fédération, notamment lors de l’organisation de tournois continentaux comme le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) et la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans.
Selon Echourouk, la chambre d’accusation près du Conseil judiciaire d’Alger a décidé de placer l’ancien président de la FAF, Djahid Zefizef, sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire national. Son prédécesseur, Charaf-Eddine Amara, reste en liberté provisoire en attendant l’issue des investigations. Quant à Kheireddine Zetchi, qui a dirigé la fédération en 2017, il sera présenté dans les prochains jours devant le juge d’instruction pour répondre aux accusations portées contre lui.
Les chefs d’accusation sont lourds et concernent plusieurs anciens cadres de la FAF, dont deux ex-secrétaires généraux, Mohamed S. et Mounir D., ainsi qu’Abdelghani N., ancien directeur de l’administration générale. Ces derniers, actuellement en détention provisoire, sont accusés d’avoir conclu des contrats en violation des procédures légales, accordant des avantages injustifiés à des tiers et causant ainsi des pertes considérables à la FAF et à l’État algérien.
Parmi les irrégularités relevées figurent la manipulation des dépenses liées à l’hébergement et à la restauration. Selon les enquêteurs, des factures auraient été gonflées par le biais de l’accueil d’officiels fédéraux dans des hôtels privés. Par ailleurs, des primes en devises auraient été indûment versées à des responsables et joueurs locaux. Ces pratiques, dénoncées dans le cadre de la loi 01/06 sur la lutte contre la corruption, incluent également l’abus de fonction, le détournement de fonds publics et la signature de contrats contraires aux réglementations.
Les investigations, menées par la Brigade de lutte contre les crimes économiques et financiers, s’étendent aussi au Centre national de regroupement et de préparation des talents sportifs de Sidi Moussa, où un inventaire détaillé des équipements a été réalisé. Des lacunes ont été constatées, et un rapport de l’Inspection générale des finances a souligné plusieurs anomalies, notamment dans le cadre d’un contrat controversé avec la marque Adidas et des dépenses excessives liées au CHAN organisé en Algérie.
En juillet dernier, le parquet près du pôle national économique et financier de Sidi M’hamed avait révélé l’ouverture d’une enquête visant 14 individus impliqués dans cette affaire. Parmi eux figurent trois anciens présidents de la FAF – Zetchi, Zefizef et Amara – ainsi que des cadres administratifs et trois personnes morales. Les accusations incluent la mauvaise gestion des fonds publics, la participation à leur détournement et l’attribution d’avantages illégitimes lors de la conclusion de marchés publics.
Cette affaire met en lumière des pratiques récurrentes de mauvaise gestion et de favoritisme, des problèmes qui entachent depuis longtemps l’image de la fédération. La justice algérienne semble désormais décidée à faire la lumière sur ces abus et à traduire les responsables devant les tribunaux pour qu’ils rendent des comptes.
Les regards sont tournés vers les prochaines étapes judiciaires, en particulier l’audition de Kheireddine Zetchi, dont le sort sera décidé dans les jours à venir. L’affaire pourrait conduire à des poursuites pénales et à des condamnations sévères si les accusations de corruption et de détournement de fonds publics sont confirmées.
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