Algérie Foot– Les jeunes Ibrahim Maza et Amin Chiakha, fraîchement intégrés à l’équipe nationale d’Algérie, suscitent beaucoup d’intérêt, mais également des interrogations. Alors que leur arrivée est perçue comme un signal fort de la Fédération algérienne de football (FAF) pour sécuriser les talents de la diaspora, leur temps de jeu sous les ordres de Vladimir Petkovic reste extrêmement limité. Pour le sélectionneur, ces jeunes joueurs représentent l’avenir, mais pas encore le présent.
Maza, qui célèbrera ses 19 ans demain, et Chiakha, âgé de 18 ans, ont vécu leurs premières convocations en équipe d’Algérie avec des fortunes diverses. Le premier a rejoint l’équipe nationale en octobre, tandis que le second a fait ses débuts lors du rassemblement de novembre. Toutefois, leur temps de jeu se résume à quelques minutes en toute fin de rencontre. Une stratégie que certains considèrent comme un simple verrouillage administratif pour garantir leur attachement à l’Algérie sur le plan sportif, mais qui, selon Petkovic, s’inscrit dans une vision plus large.
Ibrahim Maza s’impose petit à petit au Hertha Berlin, en deuxième division allemande, où il affiche des statistiques prometteuses avec 1222 minutes de jeu, cinq buts et deux passes décisives en 15 matchs cette saison. Ces performances attirent déjà l’attention de clubs évoluant à un niveau supérieur, ce qui lui offre une courbe de progression constante. En revanche, Amin Chiakha peine à obtenir du temps de jeu avec l’équipe première du FC Copenhague. Avec seulement 148 minutes disputées cette saison, il est encore loin de pouvoir prétendre à un rôle majeur, que ce soit en club ou en sélection.
Ces contrastes expliquent en partie les décisions prudentes de Vladimir Petkovic, qui refuse de précipiter leur intégration. Le Bosnien, successeur de Djamel Belmadi, semble adhérer à la politique de la FAF pour attirer les binationaux, mais il conserve son autorité en matière de choix sportifs. Pour lui, une sélection ne doit pas être un simple outil de promotion ou de récompense. Chaque joueur doit mériter sa place en montrant des performances régulières et convaincantes.
La gestion des deux jeunes talents illustre parfaitement cette philosophie. Lors du match contre le Liberia à Tizi Ouzou, Chiakha, qui espérait se produire devant sa famille venue le soutenir, est resté sur le banc. Même dans une rencontre largement dominée par les Fennecs, Petkovic a préféré ne pas l’intégrer avant la toute fin de match contre la Guinée équatoriale, avec une entrée symbolique à la 89e minute. De même, Maza n’a eu droit qu’à des apparitions tardives, notamment contre le Togo à Annaba.
Ces choix révèlent une stratégie rigoureuse et calculée. Petkovic veut rappeler que chaque minute sur le terrain doit être méritée, et que la sélection nationale est un privilège qui ne s’obtient pas facilement. Cette approche s’étend même à d’autres jeunes talents comme Bachir Belloumi, Anis Hadj Moussa ou Badreddine Bouanani, qui attendent encore leur chance de briller sous le maillot des Verts.
Malgré ces débuts timides, Ibrahim Maza semble avoir une longueur d’avance sur Amin Chiakha. Ses performances régulières avec le Hertha Berlin, notamment son superbe but inscrit ce week-end en championnat, renforcent son statut de joueur en plein développement. Avec deux regroupements consécutifs en équipe nationale, il bénéficie déjà d’une certaine continuité dans les plans du staff technique. Ce parcours pourrait lui permettre de s’intégrer plus rapidement dans le groupe à l’avenir, à condition qu’il maintienne son niveau et continue de progresser.
Pour Chiakha, la route sera sans doute plus longue. Mais à 18 ans, le temps joue en sa faveur. Si Petkovic temporise aujourd’hui, c’est pour s’assurer que ces jeunes talents puissent s’affirmer pleinement avant de les inclure dans des projets plus ambitieux avec les Fennecs. Une patience qui pourrait s’avérer payante pour bâtir une équipe nationale compétitive sur le long terme.
Lire également :
Le recours de l’adversaire de l’équipe d’Algérie voué à l’échec