Algérie Foot– Le sélectionneur de l’équipe nationale de Tunisie, Kais Yagoubi, a suscité la polémique avec ses récentes déclarations sur le recrutement des joueurs binationaux par l’Algérie. Lors d’une conférence de presse tenue ce 19 novembre 2024, Yagoubi a affirmé que les talents ayant choisi de représenter les Fennecs auraient coûté “des sommes astronomiques” à la Fédération algérienne de football (FAF).
Interrogé sur les récents choix de joueurs tels que Rayan Cherki ou Amine Gouiri de porter les couleurs algériennes, Yagoubi a lancé : « Pensez-vous que ces joueurs ont choisi l’Algérie sans une contrepartie conséquente ? » Selon lui, un ancien entraîneur des gardiens de l’équipe algérienne aurait révélé que ces recrutements impliquaient des incitations financières “hors normes”.
Ces propos surviennent dans un contexte délicat pour la Tunisie, qui peine à rivaliser avec ses voisins sur le plan footballistique. Kais Yagoubi a dénoncé le manque de soutien politique et financier dont souffre son équipe, expliquant que ces lacunes empêchent la Tunisie de bâtir un environnement attractif pour les talents de la diaspora. Il a appelé à un changement de stratégie, affirmant que la Tunisie devrait suivre l’exemple de l’Algérie pour attirer les joueurs d’origine tunisienne évoluant en Europe.
Cette prise de position intervient au lendemain de la défaite de la Tunisie face à la Gambie (1-0) lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Ce résultat place la Tunisie en deuxième position de son groupe (A), derrière les Comores, avec la Gambie et Madagascar en troisième et quatrième positions respectivement.
En revanche, l’Algérie continue de briller grâce à une stratégie bien rodée de recrutement de binationaux évoluant dans les championnats européens. Sous la direction de Vladimir Petkovic, les Fennecs ont récemment intégré plusieurs joueurs de haut niveau, comme Cherki et Gouiri, renforçant ainsi leur ambition de redevenir une force dominante en Afrique et au-delà.
Si Yagoubi critique ouvertement les moyens financiers mobilisés par l’Algérie, il ne cache pas son admiration pour l’efficacité de leur modèle. « L’Algérie a réussi à créer une dynamique positive autour de son équipe nationale, ce que nous devons aussi faire si nous voulons rester compétitifs sur la scène internationale », a-t-il déclaré.
Ces commentaires illustrent une rivalité grandissante entre les nations maghrébines, particulièrement dans la course pour séduire les joueurs binationaux. Alors que l’Algérie semble avoir les ressources pour mettre en œuvre une telle politique, la Tunisie se retrouve confrontée à des défis structurels et financiers.
Les déclarations de Kais Yagoubi ne manqueront pas de susciter des débats dans les sphères footballistiques tunisiennes et algériennes. Elles soulignent aussi l’importance croissante des binationaux dans le football africain, où les choix de ces joueurs peuvent influencer de manière significative les performances des équipes nationales. Reste à voir si cette critique incitera les autorités tunisiennes à repenser leur stratégie ou si elle alimentera davantage la rivalité régionale.
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