Algérie Foot– Pour éviter de se faire griller par le Maroc, l’Algérie exige des “garanties fermes” à la CAF.
La Fédération algérienne de football (FAF) a récemment fait un pas important en direction des responsables du football africain pour préparer une éventuelle candidature au Comité exécutif (Comex) de la Confédération africaine de football (CAF). En effet, Walid Sadi, président de la FAF, et son entourage, dont le SG de la FAF Nadir Bouzenad, examinent de près l’idée de proposer une candidature pour un poste au sein de cet organe décisionnel. Toutefois, Nadir Bouzenad reste prudent et conditionne sa décision à des garanties fermes.
Lors de son dernier déplacement à Addis-Abeba, Bouzenad a eu l’occasion de prendre la température au sein de la CAF, une démarche visant à évaluer la situation et les enjeux liés à cette candidature potentielle. Bouzenad a observé les coulisses de l’organisation et a analysé les rapports de force en présence. Ce séjour en Éthiopie a été perçu positivement par la FAF, bien qu’aucune décision définitive n’ait encore été prise. La Fédération est revenue avec une stratégie en tête pour mettre en avant les chances algériennes, mais la prudence reste de mise. Bouzenad garde en mémoire les précédentes tentatives, notamment celle de Walid Sadi, qui s’était soldée par une défaite face à un candidat libyen malgré des préparations intensives. Fort de cette expérience, il s’assure que chaque aspect soit parfaitement aligné avant de s’engager.
Algérie, CAF : l’exigence de Bouzenad
Pour maximiser ses chances, Bouzenad est en quête de garanties claires de la part des instances sportives et gouvernementales algériennes, sans lesquelles il pourrait décider de renoncer. L’appui des autorités est fondamental pour préparer une campagne solide, et il est crucial que la FAF obtienne l’assurance d’un soutien total. Dans le même temps, Bouzenad explore des réseaux d’influence auprès d’autres instances pour renforcer sa position, une démarche qui pourrait faciliter son éventuelle élection. La stratégie est claire : si des signes tangibles d’avancée ne se manifestent pas, il se consacrera pleinement à ses projets locaux pour le développement du football en Algérie.
Ce calcul stratégique s’explique par le fait que la date limite de dépôt des candidatures pour le Comex, fixée au 12 novembre prochain, se rapproche rapidement. Bouzenad dispose de deux semaines pour affiner son évaluation et trancher. D’ici là, la FAF reste en veille sur les mouvements en coulisses et évalue les risques liés à cette entreprise. En effet, même si l’Algérie bénéficie d’une certaine légitimité pour une candidature en raison de l’absence apparente de concurrents directs pour le moment, des menaces persistent.
Parmi les candidats potentiels pouvant compliquer la campagne de Bouzenad, on trouve les Marocains Fouzi Lekjaa et Hani Abourida. Ces deux figures influentes ont terminé leur mandat à la FIFA et pourraient envisager un retour au Comex de la CAF. Un tel scénario compliquerait fortement la tâche de Bouzenad, car le poids de Lekjaa et Abourida au sein de la CAF est considérable. Cependant, l’Égyptien Abourida semble aspirer à un poste de plus grande envergure, visant même la présidence de la CAF, ce qui pourrait lui laisser de côté la course au Comex. Patrice Motsepe, président en fonction, a également annoncé sa candidature à la présidence bien en avance, dans une manœuvre destinée à contenir toute velléité de ses rivaux pour ce poste.
Les relations entre la CAF et la FAF sont teintées de diplomatie, et il est certain que l’Algérie devra choisir ses alliances avec soin pour cette élection cruciale. Le soutien à Motsepe pourrait apparaître comme la solution la plus favorable pour obtenir, en contrepartie, un siège au Comex. Ce calcul nécessite une prudence accrue, car de nombreux acteurs s’opposent aux ambitions algériennes et tentent de leur mettre des bâtons dans les roues. En amont de toute décision officielle, Bouzenad et ses équipes prennent en considération tous ces paramètres pour optimiser les chances de succès.
La FAF tiendra demain une réunion cruciale du Bureau fédéral (BF) à Alger, où un premier bilan sera dressé sur les discussions et négociations en cours. Un rapport complet de la récente visite en Éthiopie a d’ores et déjà été transmis aux responsables de la Fédération, et Bouzenad attend également un retour des autorités du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour décider de sa candidature. Les jours à venir seront décisifs, et une annonce formelle ne devrait pas être faite avant le 12 novembre, date limite pour les dépôts de candidatures.
Si Bouzenad se décide à franchir le pas, il aura alors près de quatre mois pour mener campagne, se rapprocher des votants et tenter de corriger les erreurs de ses prédécesseurs. Sa prudence et son approche méthodique témoignent de son désir de ne pas répéter les erreurs passées et de consolider les chances algériennes au sein du football continental. La Fédération semble prête à soutenir cette ambition, mais elle s’assurera d’abord que tous les éléments nécessaires à une campagne réussie sont en place.
Les prochains jours seront cruciaux pour Bouzenad et la FAF. La position de l’Algérie dans le football africain dépendra largement des décisions prises dans cette période charnière, et Bouzenad est déterminé à aborder ce défi avec la plus grande prudence et un maximum de soutien.
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