Algérie Foot– Oudjani, l’ancien professionnel du RC Lens et de l’équipe d’Algérie, qui a marqué les esprits par son talent sur le terrain, notamment en marquant le but de la victoire de l’Algérie à la CAN 1990, continue de vivre sa passion pour le football depuis sa retraite sportive. Actuellement observateur avisé, il partage ses réflexions sur l’équipe nationale algérienne (EN) et ses récentes performances. Dans cet entretien accordé à Compétition, il évoque les enjeux qui se présentent à l’EN, la qualité des jeunes talents, et le chemin à parcourir pour les prochaines compétitions.
L’EN est actuellement sur une série de cinq victoires consécutives. Ces bons résultats sont un souffle d’air frais pour l’équipe. Selon lui, « quand les résultats sont bons, cela contribue au retour du calme et de la sérénité autour de la sélection ». Il souligne que le nouvel entraîneur, Vladimir Petkovic, a hérité d’un contexte délicat. Cependant, la dynamique positive qu’il a su instaurer enchaînant les victoires constitue un excellent point de départ pour son aventure à la tête de l’équipe.
Pourtant, malgré l’optimisme ambiant, il appelle à la prudence. « C’est bien de se qualifier à la CAN 2025, mais ce n’est qu’une fois en phase finale qu’on jugera l’équipe d’Algérie », explique-t-il. La compétition se déroulera au Maroc, 3un contexte particulier qui pourrait peser sur les joueurs algériens.3 D’ores et déjà, il préconise d’entamer la préparation, même si la phase finale n’est prévue qu’en décembre 2025.
Les performances récentes des joueurs, comme celles d’Amine Gouiri et d’Houssem Aouar, illustrent un esprit collectif qui se renforce. « Quand on voit ces joueurs prendre plaisir sur le terrain et réaliser de bonnes prestations, on se dit que cette sélection est sur la bonne voie », affirme-t-il. Il note également que l’entraîneur a su marier l’expérience de joueurs chevronnés avec la fougue de jeunes talents.
Cependant, il est sceptique quant à l’idée d’un rajeunissement systématique de l’effectif. Il estime que si les trentenaires apportent une valeur ajoutée à l’équipe, il n’y a pas de raison de s’en priver. « Petkovic cherche à trouver le juste milieu, sans prendre en considération l’âge des joueurs », précise-t-il. La récente convocation d’Ibrahim Maza, jeune joueur de 18 ans ayant fait toutes les sélections allemandes de jeunes, suscite des réserves. Bien qu’il ait du potentiel, l’ancien professionnel préconise de le laisser évoluer tranquillement en Équipe nationale A, en lui permettant de s’aguerrir dans les sélections inférieures d’abord.
Concernant un autre jeune attaquant, Amin Chiakha, il souligne que son faible temps de jeu avec le FC Copenhague, où il a effectué une apparition en cinq matchs, n’est pas suffisant pour revendiquer une place en Équipe nationale A. « Il serait préférable de les faire jouer d’abord avec l’EN U20 », recommande-t-il, soulignant l’importance d’une transition en douceur pour ces jeunes talents.
À l’inverse, Riyad Mahrez, malgré ses 33 ans et des performances parfois critiquées, demeure un joueur de classe mondiale. L’ancien professionnel rappelle que tous les joueurs traversent des passages à vide. « Riyad reste un grand joueur, et il est encore tôt dans la saison », affirme-t-il. Il rappelle également que des joueurs comme Cristiano Ronaldo et Lionel Messi continuent de performer à haut niveau, indépendamment des ligues dans lesquelles ils évoluent. La question de l’adéquation de Mahrez à Al Ahly Djeddah, club saoudien, ne doit pas être un facteur de jugement sur son potentiel avec l’équipe nationale.
Quant à Saïd Benrahma, son irrégularité en sélection s’explique par son besoin de se sentir important au sein de l’équipe. « Sa présence en Équipe nationale est légitime », assure-t-il, tout en précisant que Benrahma peut encore élever son niveau avec l’EN.
Les performances d’Amine Gouiri, considéré comme un atout précieux, suscitent également de l’enthousiasme. « Il est en plus un joueur très malin », souligne l’ancien joueur, qui voit en lui un futur leader sur le terrain, à condition de favoriser l’esprit d’équipe.
L’avenir de Rayan Aït-Nouri, qui a brillé lors de sa saison à Wolverhampton, soulève des interrogations. « Même s’il n’a pas été transféré vers un grand club de la Premier League, cela ne veut pas dire qu’il ne progressera pas », soutient l’ancien professionnel. En Angleterre, les transferts sont fréquents et, dans un club comme Wolverhampton, il est probable qu’il ait des opportunités à l’avenir.
Avec la qualification à la CAN 2025 acquise, les yeux se tournent déjà vers les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. L’ancien joueur souligne que « si l’Algérie ne se qualifie pas, ce sera une faute professionnelle ». Avec les places en phase finale élargies à dix équipes africaines, il estime que l’EN doit faire preuve de rigueur pour s’assurer une place au Mondial.
L’EN, qui se retrouve leader du groupe G, ne doit plus commettre d’erreurs, surtout après la défaite contre la Guinée. « Avec le visage qu’elle montre ces derniers temps, j’ai bon espoir pour que l’EN finisse par arracher la qualification au prochain Mondial », déclare-t-il, confiant en l’équipe et son potentiel.
Enfin, en tant que membre de la cellule de recrutement de Nottingham Forest, il joue un rôle clé dans le club. « Je fais de la prospection dans les pays voisins, en Belgique et aux Pays-Bas, tout en suivant le championnat français », explique-t-il. Sa mission ne se limite pas à superviser des joueurs, mais aussi à établir des contacts pour faciliter les transferts. En tant qu’ancien professionnel, il utilise son expérience pour aider à bâtir l’avenir de Nottingham Forest et, par extension, du football africain.
Dans l’ensemble, son analyse des performances récentes de l’EN met en lumière à la fois les forces et les faiblesses de l’équipe, tout en insistant sur l’importance d’un encadrement adéquat pour les jeunes talents. Les enjeux à venir, notamment la CAN et la Coupe du Monde, nécessitent une préparation rigoureuse et une cohésion d’équipe pour espérer atteindre les objectifs fixés.
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