Algérie Foot – La récente affaire impliquant Yacine Adli a ravivé le débat persistant sur la formation des jeunes joueurs en Algérie. Cette situation soulève la question cruciale : que devons-nous faire pour réaliser que tant que cette politique de formation ne sera pas mise en œuvre, notre football restera dans l’impasse ?
Malgré les fonds considérables investis par l’État dans ce sport, la plupart des clubs de l’élite professionnelle ne semblent pas accorder une grande importance à la formation des jeunes talents. En 2010, lors du passage au professionnalisme, l’État avait pourtant alloué des ressources importantes aux clubs professionnels, notamment des terrains et une enveloppe de 10 milliards pour la construction de centres de formation. Quatorze ans plus tard, ce projet n’a jamais vu le jour, à l’exception notable du Paradou Athletic Club qui dispose depuis longtemps de son propre centre d’entraînement, et du MC Alger qui s’apprête à inaugurer bientôt son stade à Douéra, une infrastructure offerte par l’État algérien à l’occasion du centenaire du grand club algérois.
Pourtant, la plupart des autres clubs semblent privilégier uniquement les performances de leur équipe première, sans se soucier du développement de leurs équipes de jeunes. Cette situation a conduit à une dépendance de notre sélection nationale à l’égard des joueurs formés en France, à hauteur de 80 %. Les récentes déclarations de Yacine Adli, exprimant son désir de jouer pour une équipe ayant des ambitions élevées comme la France, soulèvent des questions légitimes sur les choix des jeunes talents algériens.
Le manque de priorité accordée à la formation par nos dirigeants est évident depuis longtemps. Un ancien international algérien a un jour interpellé un ancien président de la FAF sur ce sujet crucial. Ce dernier a répondu de manière choquante en soulignant que l’Algérie devrait simplement profiter de la formation française, plutôt que de s’embarrasser à développer sa propre politique de formation. Cette mentalité a contribué à maintenir notre football dans une impasse.
Pour retrouver le succès des années passées, il est essentiel de mettre en place une direction technique nationale (DTN) solide qui supervisera le développement du football algérien, en collaboration étroite avec les clubs professionnels. Cela implique également de mettre en place des critères stricts de sélection des éducateurs dans les clubs et de mettre fin au favoritisme prévalant souvent dans les catégories jeunes. L’histoire de Wilfrid Singo, ancien résident de Blida devenu champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire, illustre parfaitement les failles de notre système actuel. Son parcours, marqué par les refus des clubs locaux et son succès à l’étranger, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les jeunes talents en Algérie.
Il est urgent de remédier à ces problèmes et d’instaurer une véritable politique de formation pour le bien-être futur de notre football.
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