Algérie Foot – Le légendaire Radhi Jaidi, ancien membre de l’équipe nationale tunisienne et détenteur du titre de la Coupe d’Afrique des Nations remporté en 2004, actuellement entraîneur adjoint du Club de Bruges en Belgique, a été l’invité de ” Al Araby Al Jadid” dans une interview exclusive où il a abordé divers sujets liés à l’échec de l’équipe nationale de Tunisie lors du tournoi ainsi que son avis sur la participation des équipes arabes à la Coupe d’Afrique des Nations, dont l’équipe d’Algérie.
” L’équipe nationale d’Algérie m’a laissé sans voix, car elle possède de grands joueurs. J’ai également remarqué que l’entraîneur Djamel Belmadi était parfois tendu. Globalement, je pense que l’Algérie a laissé filer le tournoi en gaspillant 5 ou 6 occasions précieuses à chaque match, et finit par se contenter d’un match nul ou perdre comme cela s’est produit contre la Mauritanie. C’est une question qui suscite des interrogations pour moi, l’équipe nationale algérienne doit revoir sa manière de jouer et comment elle aborde ces compétitions.”, a affirmé la légende tunisienne.
” La participation de l’équipe tunisienne n’a pas été à la hauteur des attentes. Les attentes étaient très élevées et nous espérions, dans le pire des cas, dépasser la phase de groupes. Il est vrai que l’Afrique a connu un développement global, mais nous ne devons pas oublier que l’équipe tunisienne était dans le premier chapeau lors du tirage au sort, ce qui signifie que nous sommes maintenant très déçus. Cependant, je ne suis pas surpris par cette déception, car elle est le résultat des nombreux problèmes que le football tunisien rencontre ces derniers temps, mais nous sommes capables de les résoudre, inchallah.”
“Je pense que la responsabilité incombe à tout le monde, du sommet à la base de la hiérarchie qui regroupe toutes les composantes de la scène footballistique, y compris la Fédération tunisienne, le staff technique et les joueurs. Mais dans de telles déceptions, nous devons nous remettre en question et procéder à une évaluation complète, tâche qui incombe aux responsables qui doivent prendre les bonnes décisions pour un avenir meilleur de l’équipe nationale.”
” L’évaluation seule permettra de prendre des décisions concernant certains joueurs, et de savoir si l’équipe nationale mérite leur présence actuelle ou non, et si des solutions alternatives sont réellement disponibles. L’évaluation dans le football tunisien n’est pas constructive, car nous ne planifions que sur deux ou trois ans seulement, ce qui nous a laissés dans la situation actuelle. Quant à moi, je considère que les joueurs de l’équipe nationale doivent également s’auto-évaluer, et je crois que le nouveau sélectionneur et le nouveau staff technique auront des solutions à ce sujet.”
” Le point faible de la Fédération tunisienne dans ce domaine réside dans l’absence d’une structure administrative ou technique claire, car nous n’avons pas entendu parler d’une personne chargée de prendre des décisions concernant les aspects techniques, ce qui a conduit la Fédération à adopter une stratégie qui nous semble quelque peu étrange, à savoir la formation d’un comité pour choisir le nouveau sélectionneur. Personnellement, je n’ai jamais entendu parler de cela auparavant et je le considère comme une décision peu judicieuse. Peut-être que la Fédération tunisienne pense que cette stratégie est la solution, simplement parce que sa situation technique et administrative n’est pas claire, ce qui explique le recours des responsables à cette mesure.”
” Je salue les anciens joueurs qui ont décidé de ne pas accepter cette responsabilité, car la démarche adoptée par la Fédération semble quelque peu non professionnelle. Pour moi, il devrait y avoir une direction technique comprenant un comité de recrutement et de sélection technique dirigé par des personnes expérimentées, qui choisiraient le sélectionneur en fonction de la stratégie de la Fédération, qu’il soit tunisien ou étranger, peu importe, tant que le choix est basé sur des critères scientifiques et étudiés.”
” Personne n’a pensé à Radhi Jaidi, et il n’y a eu aucun rapprochement entre moi et les responsables de la Fédération tunisienne pour entraîner l’équipe nationale de Tunisie, et je tiens à remercier toutes les personnes qui ont demandé mon recrutement. En fin de compte, la direction de l’équipe nationale de Tunisie reste un grand honneur et une grande fierté pour moi.”
” Pour moi, le Maroc est une situation exceptionnelle parmi les équipes arabes, car elle était l’une des favorites pour remporter le titre. Je pense que le résultat historique des Lions de l’Atlas à la Coupe du Monde 2022 a exercé une pression considérable sur l’équipe, ce qui s’est reflété sur le coach Walid Regragui, les joueurs et les responsables de la Coupe d’Afrique des Nations. Nous ne devons pas non plus oublier l’impact des températures élevées sur les équipes arabes, mais je pense que le Maroc n’a pas bien géré la plupart des matchs et n’a pas exploité sa force principale, à savoir ses joueurs.”
” Comment réagissez-vous à la défaite de l’Égypte en huitièmes de finale ? La sortie de l’Égypte était quelque peu attendue, bien que toujours confiante en les entraîneurs étrangers, le problème, à mon avis, réside dans leur dépendance à un seul joueur, Mohamed Salah, ce qui l’a mis dans une grande responsabilité. Nous avons vu la pression médiatique qu’il a subie après avoir été blessé, je pense que l’équipe doit partager les rôles et bien gérer de telles compétitions. L’équipe du Sénégal a également rencontré le même problème en s’appuyant uniquement sur Sadio Mané, avant de corriger le tir et de miser sur le jeu collectif, ce qui lui a permis de remporter la Coupe d’Afrique des Nations en 2022.”
” Je pense que tous les Arabes doivent se remettre en question, à l’exception de l’équipe de Mauritanie qui s’est bien préparée pour le tournoi et a planifié ce succès tout au long des dix dernières années. Les résultats de l’équipe montrent la force de la planification, de la préparation et des stratégies, que les autres équipes arabes ne suivent pas actuellement, et je souhaite que tous se rattrapent à l’avenir, car nous avons les talents et les ressources humaines, mais nous devons les exploiter efficacement.”
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