Algérie Foot – Cité en Algérie pour remplacer le coach partant Djamel Belmadi, le sélectionneur mauritanien Amir Abdou a envoyé un message cash à Walid Sadi.
” L’Algérie ? Je ne peux rester insensible à son appel. Mon contrat expire le 1er mars avec la Mauritanie “, a confié Amir Abdou à nos confrères de Compétition. C’est donc un appel du pied lancé par le coach à Walid Sadi, afin qu’il prenne attache avec lui.
Algérie : voici toutes les déclarations de Amir Abdou
” Dire que j’y croyais serait un peu prétentieux de ma part, mais honnêtement on savait qu’on jouait notre dernière chance alors que l’Algérie n’avait besoin que d’un nul pour se qualifier (1/8 finale) et à la fin, on l’a fait ! On a surtout joué avec nos moyens, et réussi à déjouer les Algériens. En plus, le but qu’on a marqué est arrivé au bon moment (37’). Comme vos joueurs ont abordé ce match avec la peur, ils ne s’attendaient pas à ce que la Mauritanie ouvre le score. On a senti après ce but que les Algériens avaient pris un sérieux coup derrière la tête. De toute façon, après avoir perdu nos deux premiers matches, on n’avait pas d’autre alternative que de gagner pour finir troisième. Seulement, il fallait y croire et tout donner pour chercher la qualification.”, affirme-t-il d’abord au sujet du match Algérie Mauritanie.
” On a commencé la partie avec un bloc médian qui s’est transformé après en bloc bas car l’Algérie a des belles individualités. J’ai demandé à mes joueurs de harceler le premier relanceur de jeu, à savoir Aïssa Mandi, afin d’obliger l’Algérie plus bas et ça a marché. J’étais un peu surpris, même si je comprends pourquoi Belmadi a fait ses choix. Il voulait apporter du sang neuf à l’équipe, il a aussi misé sur la vitesse en titularisant Adam Ounas, qui nous a posé beaucoup de problèmes. Djamel Belmadi a tenté un coup de poker, comme le font tous les entraineurs quand leur équipe est dos au mur. Je lui ai transmis un message via des amis en commun en lui disant que mes propos ont été déformés et après la conférence de presse que j’ai animée la veille du match, on s’est croisés dans les couloirs du Stade de la Paix, et je lui ai dit la même chose. Il était tranquille, il a zappé ! Je ne peux pas me permettre de dire du mal de Belmadi, un entraineur connu et qui de surcroît a remporté la CAN 2019. Je suis mal placé pour dire du mal de lui. Mais certains médias cherchaient à faire le buzz et ils ont réussi leur coup ! “, ajoute-t-il.
” L’Algérie est une grande nation de football. Recevoir autant d’éloges de la part des Algériens me fait chaud au cœur. Des amis algériens m’ont contacté pour me sonder si j’étais prêt à prendre leur sélection. Montrez-moi, un entraineur qui refuse l’Algérie ? Je ne peux être insensible à l’appel d’une grande nation de football telle que l’Algérie. Cependant, je dois préciser qu’à l’heure où je vous parle (hier après-midi), il n’y a eu aucun contact entre l’agence qui me représente et la Fédération algérienne.”, a-t-il déclaré au sujet d’une éventuelle prise de fonction au sein de l’équipe d’Algérie.
” Je dois préciser que mon contrat avec la Fédération mauritanienne expire le 1er mars prochain. Prochainement, on va se réunir le président Ahmed Yahia pour discuter de la prolongation de contrat. D’après mon agence, elle a été contactée par d’autres pays qui souhaitent me recruter pour entrainer leur sélection. Si la Fédération algérienne me veut, elle n’a qu’à contacter mon agence laquelle après me transmettra mais pour le moment, elle n’a reçu aucun contact de la part de votre fédération. J’échange régulièrement avec le président de la Fédération mauritanienne Ahmed Yahia. Il y a une bonne relation entre nous. Néanmoins au jour d’aujourd’hui, je n’ai pris aucune décision. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.”, signale le coach comorien. ” Quand j’étais entraineur des Comores, le président de la République en personne m’a appelé pour me demander de rester mais cela ne m’a pas empêché de quitter la sélection comorienne et de prendre après les destinées techniques de la Mauritanie. C’est pour dire que je prends mes décisions seul sans que personne ne m’influence surtout quand il s’agit de faire un choix concernant mon avenir.”, ajoute-t-il.
” De nombreux entraineurs binationaux ont eu récemment leur chance pour travailler en Afrique. Je pense à Belmadi, Aliou Cissé, Regragui ou Kaba Diawara avec la Guinée et Eric Chelle qui fait du bon boulot avec la sélection malienne. Les dirigeants africains ont compris qu’il fallait donner la chance aux binationaux. Le résultat est là, ils ont pratiquement tous réussi leur passage. Comme quoi, leur choix a été fructueux.”, conclut le coach.
Algérie : qui est ce fameux Amir Abdou ?
Amir Abdou, le stratège franco-comorien, vient une fois de plus de marquer l’histoire du football africain. Après avoir réalisé l’exploit historique avec les Comores, en les qualifiant pour la CAN, il a récidivé avec la Mauritanie, propulsant l’équipe en huitièmes de finale. La question qui se pose maintenant est de savoir quel est le secret de ce faiseur de miracles.
Le nom d’Amir Abdou a gagné en notoriété grâce à son approche unique du football. “Demandez à Djamel Belmadi”, une phrase devenue emblématique, témoigne de sa capacité à manœuvrer dans les coulisses du jeu mental. Salim Ben Boina, qui a été son sélectionneur aux Comores pendant plus de sept ans, explique comment Abdou a su inverser la pression avant le match décisif contre l’Algérie, résultant en une victoire historique pour la Mauritanie.
Ce n’est pas la première fois qu’Amir Abdou orchestre un tel exploit. Deux ans auparavant, il avait qualifié les Comores pour la CAN, marquant ainsi le début d’une ère exceptionnelle pour le football comorien. Youssouf M’Changama souligne qu’Amir Abdou, en tant que bosseur acharné, a réussi à professionnaliser la sélection des Comores, séduisant même des joueurs évoluant dans des clubs de renom.
Le travail acharné d’Amir Abdou a été ponctué de moments difficiles, notamment un déplacement épique au Lesotho lors des qualifications à la Coupe du Monde 2018. Ces péripéties ont renforcé le lien entre les joueurs et forgé un esprit d’équipe solide.
Le parcours atypique d’Amir Abdou, qui a débuté au niveau amateur après une blessure aux ligaments, explique son approche unique. Youssouf M’Changama souligne qu’il vient de loin, contrairement à de nombreux sélectionneurs, et cela se reflète dans sa détermination et sa volonté de se faire un nom. L’ancien attaquant, reconverti en entraîneur après avoir lâché ses crampons, est connu pour sa rigueur tactique et son analyse méticuleuse de chaque adversaire.
Son bureau, parsemé de notes sur les adversaires, témoigne de son engagement inébranlable envers son métier. Youssouf M’Changama souligne qu’il n’a jamais vu un entraîneur aussi déterminé. En plus d’être un tacticien exceptionnel, Amir Abdou est également un meneur d’hommes qui sait s’entourer des bonnes personnes.
La pression n’était pas un fardeau pour les Comores et la Mauritanie sous la direction d’Amir Abdou. Il a su motiver ses joueurs en leur rappelant qu’ils n’avaient rien à perdre et tout à gagner. Les résultats parlent d’eux-mêmes, avec des victoires cruciales lors des matchs décisifs.
À 51 ans, Amir Abdou a su s’imposer sur la scène du football africain, devenant une figure respectée et reconnue. Alors que l’aventure se poursuit pour la Mauritanie à la CAN, ses anciens joueurs et collègues rêvent déjà de ses futurs exploits. Salim Ben Boina plaisante en imaginant qu’après avoir remporté la CAN avec la Mauritanie, Amir Abdou pourrait prendre les commandes de l’OM. Une chose est certaine, l’histoire d’Amir Abdou dans le monde du football est loin d’être terminée, et ses futurs succès pourraient être encore plus grandioses.
Lire également :
Equipe d’Algérie : un pays ” ami ” barre la route à Walid Sadi