Algérie Foot – Après l’élimination décevante de l’Algérie dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, les critiques envers Djamel Belmadi, le sélectionneur national, ont été nombreuses. Cependant, Nacer Bouiche, l’ancien attaquant de la JS Kabylie, affiche son soutien envers Belmadi et discute des divers éléments qui ont contribué à cet échec, dans un entretien accordé à nos confrères de Compétition.
Selon Bouiche, plusieurs facteurs ont joué un rôle dans la performance décevante de l’Algérie. Outre la chaleur en Côte d’Ivoire, la motivation de certains joueurs semblait en deçà du nécessaire. Les blessures ont également affaibli l’équipe, avec des joueurs revenant de blessures, pensant apporter de l’expérience, mais étant finalement pénalisés par le niveau d’engagement physique requis dans un tel tournoi.
Concernant les spéculations sur la résiliation du contrat de Belmadi en accord avec la Fédération algérienne de football, Bouiche critique le lynchage médiatique dont a été victime l’entraîneur. Il déplore le manque de soutien de certains médias, soulignant que Belmadi a accompli un travail significatif en remportant la Coupe d’Afrique et en restant invaincu pendant 35 matchs consécutifs.
” Après un échec, tout entraîneur songe à partir, mais je n’ai pas aimé du tout le lynchage médiatique qui a ciblé Djamel Belmadi. Certains sont sortis de je ne sais où, il y a peu on ne les entendait pas. On dirait qu’ils n’attendaient que ça pour descendre en flammes un technicien, un homme. Ce n’est ni sportif ni humain, c’est juste dégueulasse. 70% de la corporation des journalistes opère dans l’amateurisme total. On peut vous hisser très haut ou vous descendre très bas en quelques secondes en oubliant ce que vous avez fait. Belmadi nous a ramené une coupe d’Afrique. Il a trouvé un chantier à son arrivée, il a tout reconstruit, il est resté 35 matches de suite invaincu, c’est du très bon travail.”, a affirmé Bouiche.
Par ailleurs, Bouiche réfute l’idée de blâmer exclusivement Belmadi pour les échecs récents, soulignant que l’élimination en Coupe du Monde 2022 contre le Cameroun n’était pas la faute de l’entraîneur, mais plutôt un manque de concentration de certains joueurs. Il critique également le copinage dans les médias et les tentatives de destruction de la réputation de Belmadi.
” On ne peut tout mettre sur le dos de Belmadi. L’élimination de la CM 2022 contre le Cameroun dans le temps additionnel n’est pas sa faute. C’est le manque de concentration de 2 ou 3 joueurs qui a fait qu’on a encaissé un but fatal. On a voulu culpabiliser Belmadi parce qu’il a toujours été sec mais franc avec certains journalistes. Celui qui voulait faire le buzz n’avait qu’à critiquer Belmadi. Comme l’a dit le président de la République, on a voulu détruire Belmadi, aujourd’hui ils y sont parvenus et, à présent, on attend le prochain qui devra être ami avec certains médias au risque de subir le même sort que Belmadi. Le copinage fait des ravages. “, a-t-il estimé.
Concernant la poursuite de la mission de Belmadi, Bouiche estime qu’il faut discuter avec lui pour évaluer sa disponibilité mentale. S’il est prêt à continuer, Bouiche le maintiendrait volontiers, soulignant que de nombreux entraîneurs ont surmonté des échecs passagers. Il exprime également son respect pour Belmadi, soulignant son dévouement à l’équipe nationale et au pays, rejetant l’idée que l’entraîneur chercherait simplement à tirer profit de la situation. Le respect envers Belmadi, en tant qu’homme et professionnel, reste la priorité pour Bouiche.
” Il faut discuter avec lui pour voir s’il est mentalement en mesure de continuer le combat. S’il satisfait cette condition, personnellement, je le garderai volontiers. Il y a beaucoup d’entraîneurs qui ont échoué et qui sont revenus en force après. Moi, je n’hésiterai pas à le maintenir s’il n’est pas usé mentalement. Mais avant tout, il s’agit de lui parler avec respect. Après, on acceptera sans souci la décision commune qui en sortira. Aussi, je ne crois pas un instant que Belmadi cherche à prendre de l’argent. Par le passé, il a déjà eu des propositions de salaires faramineux, il a dit non à chaque fois, c’est parce qu’il aime l’équipe nationale et son pays. Alors, respect pour l’homme ! “, a insisté Bouiche.
Djamel Belmadi : la FAF a définitivement tranché
Voici le communiqué de la FAF au sujet de Belmadi :
” La fédération algérienne de football – FAF a enregistré avec regret et déception le parcours de l’équipe nationale peu glorieux, en deçà des attentes du peuple algérien, lors du premier tour des groupes, à la coupe d’Afrique des nations (CAN Côte d’Ivoire 2023).
Au regard des moyens et conditions matérielles mis à disposition par l’État et la fédération algérienne de football, il était légitime d’en attendre, en retour, des prestations d’une toute autre stature. Pour la seconde fois consécutive; ( CAN 2021 et CAN 2023 ), l’équipe nationale n’a pas franchi le premier tour et s’est classée à la 4éme et dernière place du groupe. C’est là, un échec avéré, douloureux et difficilement acceptable, outre l’échec à la qualification pour la coupe du monde 2022.
La fédération, consciente du poids de ses responsabilités et du devoir de sauvegarde des intérêts des équipes nationales et du football algérien, est intervenue, via son Président, Monsieur Walid Sadi, interpellant le sélectionneur national, Djamel Belmadi, à Bouaké, en Côte d’Ivoire, au lendemain de l’amère élimination au premier tour, pour faire le point sur les circonstances de cet échec, où un accord mutuel de résiliation amiable a été convenu. Les discussions entamées à Bouaké devaient aboutir, le lendemain au retour de la délégation à Alger, à la formalisation de l’accord de résiliation amiable par le sélectionneur et son staff.
Dès le lendemain, les parties concernées avaient répondu à l’invitation du président de la FAF, en vue de la ratification de l’accord conclu la veille en Côte d’Ivoire. Tous les membres du staff technique avaient signé l’accord de résiliation amiable, à l’exception de Djamel Belmadi qui s’est, étonnamment rétracté, sollicitant un temps de réflexion supplémentaire, considérant l’accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes.
Quatre jours plus tard, la fédération n’avait toujours rien reçu de l’intéressé, qui entre temps, avait quitté le territoire national laissant la fédération sans réponse.
La FAF qui a mis tous les moyens à la disposition du sélectionneur national pour réaliser un parcours à la hauteur de la notoriété de l’équipe nationale, a enregistré avec beaucoup de regrets le bilan contraire aux attentes, susceptible d’impacter négativement l’image du football algérien.
Guidé par le souci d’en finir avec la spirale des échecs renouvelés, il a été convenu à Bouaké d’une séparation à l’amiable entre les deux parties. Le sélectionneur qui, dans un premier temps, avait marqué son accord sur cette option, n’y a plus donné suite. La FAF considère son silence et son départ du territoire national comme un refus et se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique qui seront désignés prochainement.
La fédération a pris acte de cette posture regrettable et se réserve désormais le droit d’en tirer les conséquences légitimes. Elle agira en fonction de la protection des intérêts majeurs du football national.”
Lire également :
” Faire comme le Maroc en Coupe du monde ” : l’objectif ultime de Belmadi dévoilé
