À vingt-quatre heures du troisième rendez-vous de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, l’atmosphère est paradoxale : sereine, mais pleinement consciente des enjeux. Les Fennecs affronteront la Guinée équatoriale mercredi, avec déjà deux victoires dans leurs bagages et la certitude d’être l’une des rares équipes à avoir maîtrisé son entrée dans le tournoi. Un succès initial net contre le Soudan (3-0), puis une deuxième victoire arrachée avec rigueur contre le Burkina Faso (1-0), ont permis à l’équipe nationale d’installer une dynamique qui n’était plus une évidence depuis plusieurs années. Sous la conduite de Vladimir Petkovic, dont l’impact tactique et psychologique est désormais tangible, l’Algérie a enfin retrouvé un ordre collectif, une méthode, et surtout une identité claire dans le jeu.
Ce troisième match pourrait, en apparence, n’être qu’une formalité, mais il est perçu comme une étape charnière dans le processus de reconstruction. Gagner demain signifierait prolonger la série de résultats positifs construite depuis l’arrivée de Petkovic, une série dont l’importance dépasse le simple classement : elle impose une culture de la continuité, celle qui accompagne les nations qui visent le trophée sans le dire. Une victoire offrirait aussi un prestige mathématique : terminer la phase de groupes avec la totalité des points. À l’heure actuelle, seuls deux pays peuvent encore espérer cette performance, l’Algérie et le Nigeria. Être classée parmi les équipes ayant fait carton plein n’est pas seulement un symbole : c’est un message envoyé au reste du continent, celui d’une sélection qui ne laisse jamais filer ses matchs, même lorsque la qualification est assurée.
Mais le bénéfice le plus stratégique pourrait bien être ailleurs : ce match constitue une opportunité rare d’élargir la base des joueurs prêts pour les phases à élimination directe. Petkovic est réputé pour sa capacité à intégrer progressivement de nouveaux éléments, et ce troisième duel sera peut-être l’occasion de lancer des visages moins utilisés, tester une rotation défensive ou offrir un rôle clé à des joueurs cherchant encore leur pleine place dans le onze. Donner du temps de jeu à ces options-là, c’est anticiper les moments où la CAN bascule sur la profondeur d’effectif. L’Algérie pourrait ainsi gagner non seulement trois points, mais une équipe plus complète, plus riche, plus armée pour les tempêtes qui l’attendent en huitièmes. En somme, ce match n’est pas une simple étape : il est un investissement sur l’avenir.
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