L’Algérie a beau avoir réussi son entrée dans la CAN 2025 avec un 3–0 sec face au Soudan, personne au sein du vestiaire n’ose parler de relâchement. Car dimanche, c’est une tout autre bataille qui attend les hommes de Vladimir Petković à Rabat : l’opposition face au Burkina Faso, deuxième adversaire du groupe E, équipe réputée pour son intensité physique, ses transitions tranchantes et sa capacité à frapper dans les moments où on l’attend le moins. Si l’objectif des Fennecs est limpide — valider dès la deuxième journée leur billet pour les huitièmes de finale — la vigilance reste totale dans un contexte où le moindre détail peut faire basculer la rencontre. Même le doublé royal de Riyad Mahrez lors du premier match ne suffit pas à masquer les interrogations.
Le premier danger porte un nom : la dynamique burkinabè. Les Étalons ont entamé la compétition en réalisant ce que l’on appelle une « remontada de caractère », renversant la Guinée équatoriale après avoir été menés, preuve que ce groupe sait souffrir avant de frapper. Avec des joueurs confirmés sur la scène européenne, comme Edmond Tapsoba (Bayer Leverkusen) ou Bertrand Traoré (Sunderland), le Burkina Faso dispose d’un socle d’expérience solide et d’un profil d’équipe athlétique qui a déjà fait mal aux Algériens par le passé. Les statistiques parlent : sur les 19 confrontations entre les deux nations, l’Algérie n’a gagné que 7 fois, pour 6 nuls et 6 défaites. Plus inquiétant encore, les trois derniers duels entre les deux sélections ne se sont jamais soldés par une victoire algérienne, le dernier étant ce 2–2 frustrant à la CAN 2023.
Le deuxième axe d’inquiétude se situe dans la défense algérienne, critiquée même après la large victoire inaugurale. Face au Soudan, les errements du duo Aïssa Mandi – Ramy Bensebaïni ont rappelé que les Verts restent vulnérables lorsque le bloc est haut et que les transitions adverses sont rapides. Luca Zidane a même dû sortir une parade salvatrice pour éviter un scénario piégeux. Petković pourrait ainsi envisager un passage ponctuel à trois défenseurs, ou une approche plus prudente sur les couloirs, où la projection offensive de Rayan Aït-Nouri a parfois laissé trop d’espaces. Pour l’Algérie, la clé sera double : l’efficacité devant, incarnée par Bounedjah et Mahrez, mais aussi la rigueur derrière, pour ne pas donner au Burkina Faso la moindre fenêtre pour espérer. Si tout est réuni, le billet pour les huitièmes pourrait tomber dès dimanche. Mais si les détails déraillent, la CAN pourrait se compliquer dès sa deuxième journée.

































